CYCLISME

Paris-Roubaix 2025 : Un enfer pavé de bonnes et mauvaises intentions

La Reine des Classiques ou plus communément appelée l’Enfer du Nord, Paris-Roubaix est unique et ne ressemble à aucune autre course au monde et ce depuis sa création en 1896. Vaincre Paris-Roubaix et ses pavés, c’est d’abord un défi contre soi-même et des adversaires.

Tout au long des 259,2 km qui séparent Compiègne du vélodrome de Roubaix, la vigilance est de mise et plus encore une fois que l’on aborde les fameux pavés du Nord sur le secteur emblématique de Troisvilles (km 95,8) dans le Cambrésis. Un secteur qui marque l’entrée dans un autre monde, celui des bras qui tremblent, des secousses dans le bas du dos et tout le corps. Les hommes et les machines souffrent, mais cette souffrance est l’essence même de Paris-Roubaix. Une forme de flagellation qui procure une adrénaline unique dans la poussière ou la boue en fonction de la météo et ce dimanche elle s’annonce capricieuse avec un réel risque de pluie, ce qui ne sera pas le cas pour les Femmes puisque la journée de samedi s’annonce presque estivale. Chaque mètre parcouru est un défi pour les coureurs. Le temps s’arrête et les artistes du vélo entrent en scène pour un spectacle unique car cet enfer du Nord est finalement pavé de bonnes mais aussi de mauvaises intentions et c’est ce qui a construit sa légende.

Du nouveau dans les pavés

L’édition 2025 de Paris-Roubaix marque l’introduction d’un enchaînement de secteurs pavés à proximité de Valenciennes. Si le kilométrage sur les pavés n’est pas supérieur (55,3 km), en revanche Thierry Gouvenou, le grand artisan du parcours, a déniché deux nouveaux secteurs pavés autour de Querenaing avec le secteur de Artres (#24 / km 130,9 / 1 300 m) et celui de Famars (#23 / km 133,8 / 1 200 m) « Ce ne sont pas des passages spécialement difficiles, mais en les introduisant cela nous permet d’avoir un enchaînement de cinq secteurs quasiment sans rouler sur l’asphalte ». Une fois cette lessiveuse derrière eux, nul doute que la course va prendre une autre envergure avant le premier juge de paix avec la passage de la mythique Trouée d’Arenberg que le peloton va aborder moins vite grâce cette année à un ralentissement naturel devant le site minier de Wallers constitué de quatre virages à angle droit. Une fois Arenberg dans le rétro, il restera aux prétendants encore en lice deux secteurs classés au plus haut niveau de difficulté pour se départager à Mons-en-Pévèle (#11 / km 210,6 / 3 000 m) et le célèbre Carrefour de l’Arbre (#4 / km 242,1 / 2 100 m).

Pogacar vs Van der Poel, le duel !

Si le parcours a subi quelques nouveautés, l’évènement de cette édition 2025 est la présence du champion du monde en titre, Tadej Pogacar. Vainqueur en solitaire du Tour des Flandres, le Slovène se frotte cette année aux pavés du Nord, histoire d’enrichir son palmarès qui devient XXL. Si Pogacar semble très à l’aise sur les pavés comme il l’a encore montré au Ronde ce dimanche ainsi que sur des vidéos de reconnaissance de la Reine des Classiques, Paris-Roubaix ne présente pas la même topographie avec un parcours essentiellement plat et des pavés plus durs, plus dégradés qu’en Belgique. Le duel face au double vainqueur sortant, Mathieu Van der Poel, n’en sera que plus beau et n’oublions les outsiders que sont Mads Pedersen, Jasper Philipsen, Stefan Küng, Filippo Ganna et bien entendu Wout Van Aert, le Belge sera certainement revanchard.

Lotte Kopecky la favorite logique à sa propre succession

La 5e édition du Paris-Roubaix Femmes avec Zwift se dispute samedi 12 avril, la veille des courses Juniors, Espoirs et Hommes, sur un parcours identique à celui de 2024 au départ de Denain. Au menu, 148,5 km avec 29,2 km de pavés répartis sur les 17 derniers secteurs de la course hommes. Victorieuse au sprint d’un petit groupe l’an dernier, la Belge Lotte Kopecky vient remettre son titre en jeu et s’impose comme la grande favorite à sa propre succession. La double championne du monde sur route 2023-2024 va devoir se méfier de l’italienne Elisa Longo Borghini, victorieuse du Paris-Roubaix en 2022 ou encore d’une autre italienne, Elisa Balsamo, seconde en 2024.

Paris-Roubaix Femmes avec Zwift 2024 – Lotte KOPECKY – photo A.S.O
Laurent SANSON

Journaliste rédacteur-photographe spécialisé dans l'automobile et le sport. Négociant en virages et en images.

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