Le Britannique Cameron Norrie apprécie particulièrement le tennis français. Après avoir battu Benoît Paire au premier tour sur le Suzanne Lenglen, il a récidivé hier face au Nordiste Lucas Pouille. Le Dunkerquois n’a rien pu faire face à l’Anglais. Il a été battu en trois sets : 6-1, 6-3, 6-3. Il a réalisé un bon Roland-Garros, là, où personne ne l’attendait au second tour ! Même peut-être lui… Il ne reste plus qu’à confirmer ce retour au premier plan dans les prochaines semaines.
NS : Qu’est-ce que tu retires de ce Roland-Garros ? Tu as remis un pied dans le grand monde. Qu’est-ce qui te manque encore pour mettre le deuxième définitivement ?
Lucas Pouille : Je pense, de continuer à jouer des matchs à ce niveau, de rejouer des matchs à ce niveau, à cette intensité. Aujourd’hui, Cameron, c’est un joueur qui rate très peu, qui est très solide, qui appuie sur les progrès qu’il reste à faire. Mais après 5 matchs ici, cela me donne de la confiance. Je suis très content. Si en rentrant des États-Unis, il y a plusieurs semaines, on m’avait dit : tu te qualifieras, tu passeras un tour et tu seras au deuxième tour sur le Lenglen, honnêtement j’aurais signé. Vu le niveau que j’avais là-bas, et ce que je n’arrivais pas à mettre en place… Il ne faut pas tout mettre à la poubelle. Il y a de la déception ce soir, c’est normal, après une défaite, on veut toujours plus. Mais je suis fier des efforts que j’ai faits ces dernières semaines. Je suis fier de ce que j’ai fait sur ce tournoi. Je suis très content des émotions que j’ai pu vivre, avec le public, et pendant ce tournoi. Cela me donne envie de retourner à l’entraînement, de travailler encore plus dur, et d’essayer de revenir le plus rapidement possible sur ce genre de tournoi.
NS : On a pu constater un peu toute la marge qu’il y a entre des joueurs de qualification qui font plutôt des Challengers, et un Top 15. Sur quels points tu penses insister pour te rapprocher de ce niveau-là ? Et est-ce que tu as déjà un calendrier, maintenant que tu vas changer un peu de statut ?
LP : Je ne vais pas changer de statut. Je vais passer de 700e mondial à 400e. Les tournois ne vont pas littéralement changer. Ce qu’il y a à travailler, pour moi, c’est retrouver cette habitude de jouer à cette intensité, retrouver cette habitude de jouer des points importants contre ce genre de joueur. Le coup droit, je sais toujours le faire, le revers, c’est pareil. Ce n’est pas une question de qu’est-ce qui ne va pas techniquement ou tactiquement. C’est surtout retrouver l’habitude de jouer à cette intensité, contre ce genre de joueur. Et puis, se réhabituer à réenchaîner des matchs, aussi. C’est le cinquième match. Au-delà du physique, les émotions, tout ce qui a pu se passer depuis 10 jours, il y a un peu de fatigue nerveusement, même s’il j’ai eu 2 jours pour récupérer, on est toujours dans la machine à laver. C’est tout cela, auquel il faut se réhabituer. Ce n’est que du positif. Aujourd’hui, la marche était trop haute. Il était plus fort que moi. Cela me donne envie de continuer à travailler dur, à retrouver le physique pour être encore plus performant et être encore plus fort sur ce genre de match.
NS : Tu te sens prêt à repartir à nouveau un peu dans l’anonymat du circuit secondaire, dans des conditions moins bonnes, sans tous ces fans derrière toi ?
LP : Oui, de toute façon, il n’y a pas le choix, et je suis au clair avec cela. De regoûter à ça, cela me donne encore plus envie d’y aller, d’essayer d’en sortir le plus rapidement possible, et defaire tous les efforts pour. Mais je suis très au clair sur le fait de repartir en Challenger, et de devoir batailler. Chaque joueur a faim, chaque joueur a envie de gagner. Moi, je suis prêt à donner 400 % jusqu’à la fin de l’année, pour essayer d’atteindre le classement le plus haut possible, et atteindre l’objectif qui est d’être dans le tableau en Australie.
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