C’était la seizième fois que Pauline Parmentier participait au premier tour de Roland-Garros. Pour sa dernière levée de « bouclier», il n’y a pas eu de miracle la Nordiste a été battue en deux sets par la Russe Veronika Kudermetova : 6-2, 6-3.
Comment s’est déroulée cette rencontre pour vous ?
Pauline Parmentier : Avant le match, c’était compliqué. On m’a parlé un peu de tous les terrains du stade. J’ai du mal à me projeter. Je me suis emballée en me disant que je pouvais être sur le Central. J’ai fini sur le 14, qui est un super court, mais je trouvais cela un peu sévère pour un potentiel dernier match. Une fois que je suis rentrée sur le terrain, j’ai tout donné, j’ai joué une fille qui a vraiment très bien joué aujourd’hui. Le score est sévère, mais j’ai l’impression d’avoir plutôt fait un bon match. J’ai essayé de mettre toutes les émotions de côté sur le match, parce que je ne voulais pas être rattrapée par cela, sur le fait que c’était la fin de ma carrière. Après, forcément, une fois que la balle de match est terminée et qu’il y a tout le monde au bord du terrain, il y a quand même pas mal de monde qui était là pour moi, j’étais contente de pouvoir partager cela avec eux, malgré le contexte. Forcément, comme je suis quelqu’un de sensible, c’était à prévoir, les petites larmes sont arrivées. Après, on a passé un petit moment un peu tous ensemble. On essaye de faire comme on peut, avec le contexte.
Vous avez très bien maîtrisé vos émotions, que vous disputiez dans un match de tennis comme si de rien n’était. De l’extérieur, ça donnait cela, à part à la fin. Ce n’est pas la fin dont vous souhaitiez, mais finalement, est-ce que ce n’est pas une fin qui vous ressemble, avec vos proches qui étaient là, en toute simplicité ?
PP : En toute simplicité, oui c’est sûr. Après, j’aurais aimé avoir un moment aussi sympa avec le public, avoir un court, pas « digne » je vais dire, le court 14 est un très beau court aussi. Mais finalement, c’est bien. Ils étaient là, tout près de moi, sur ce court. J’avais quand même une belle bande, une belle brochette dans les tribunes, à chaque fois que je les regardais, j’étais bien. Je n’avais pas besoin de beaucoup plus. Après, depuis le début on me dit : si tu te projettes sur ton dernier match, sur ton dernier Roland, comment tu le vois ? Je n’avais pas du tout prévu que ce serait comme cela, finir à minuit. Je n’avais pas envie de passer à côté de mon match, j’avais envie de produire du jeu. Je m’étais préparée à fond pour bien terminer. Je suis tombée sur quelqu’un de plus fort que moi aujourd’hui. Je n’ai pas forcément de regret. Il y a des petits points par-ci, par-là, où j’aurais pu mieux maîtriser le jeu. Mais elle m’a vraiment poussée, elle a mieux joué que moi. Sur les derniers points, il y avait toute la bande qui m’encourageait un peu, qui faisait un peu de bruit. Il y a un peu les émotions qui arrivent. Mais j’ai plutôt bien géré, oui.
Vous êtes contente de votre carrière ?
PP : Oui, je suis très contente de ma carrière. C’est une carrière qui me ressemble, avec mon caractère aussi, avec des hauts et des bas, mais je suis fière de tout ce que j’ai fait. Je n’ai pas forcément de regrets sur ma carrière. Si à 11 ans, quand je suis partie de chez mes parents en sport-études, on m’avait dit que j’allais faire cette carrière et terminer à 34 ans à Roland, j’aurais signé direct. Je suis vraiment fière de tout cela. J’ai vécu de très belles émotions, j’ai rencontré des gens fabuleux. Forcément, il y a eu des moments difficiles, il y a eu plein de remises en question, des moments de doute, etc., mais je ne retiendrai vraiment que du bonheur et du positif de toutes ces années.
Photos archives Dominique Lampa
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